Alliance Anticorrida

Abolissons la corrida !

Résolument indépendante, l'Alliance Anticorrida ne remporte des succès
que grâce aux dons de ses membres.

J'adhère à l'association




22/05/2025

soutiens publics à la corrida : Subventions épinglées


Alliance Anticorrida

La plate-forme citoyenne de la Cour des comptes permet à n'importe quel citoyen de proposer des thèmes de contrôle. En 2023, un sympathisant de l'Alliance Anticorrida a soumis une demande sur les soutiens publics à la corrida. La proposition a suscité un fort intérêt, réunissant 1 555 votes, et se classant en tête des suggestions.

L'enquête a débuté en 2024 à Béziers, Nîmes, Bellegarde, Saint-Gilles, Vic-Fezensac et Céret. Le maire de Nîmes et son directeur général des services ont été interrogés sur la délégation de service public (DSP) accordée à Simon Casas Production pour la gestion des corridas. Ce partenariat de longue date entre la municipalité et l'entreprise soulève de nombreuses interrogations sur l'utilisation des fonds publics.

En mars 2025, le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) a été publié pour la période 2019-2023. L'analyse des comptes a révélé que la ville de Nîmes perçoit une redevance de 601 000 euros de la SAS Simon Casas, couvrant 464 000 euros de dépenses municipales liées à l'organisation des spectacles et à la promotion de la tauromachie. En parallèle, le Centre Français de Tauromachie et l'Association française des aficionados practicos, ont reçu 135 500 euros de subventions. Nîmes Métropole finance, de son côté, un « festival tauromachique », à savoir deux jours de corrida, pour 477 000 euros. Soit un total de 941 000 euros alloués avec l'argent des contribuables.

Le compte-rendu souligne l'opacité des pratiques, notamment la négociation orale des cachets des toreros, établis postérieurement à la réalisation des spectacles. De plus, l'impact économique des ferias sur les musées et monuments locaux est jugé quasi inexistant. Enfin, le délégataire est déficitaire chaque année. Comment arrive-t-il à payer ses employés ? Poser la question c'est déjà y répondre…

Trois mois plus tard, une nouvelle étape est franchie : les services de police et le Groupe interministériel de recherche du Gard sont saisis dans le cadre d'une enquête pour anomalies fiscales. Le parquet ordonne des vérifications ciblées sur les comptes de la société de Simon Casas.

Parmi les éléments relevés figure un contentieux ancien sur la TVA. Dès 2013, Simon Casas refusait d'appliquer le taux légal. Pourtant, la réglementation est claire : « les corridas ne peuvent pas bénéficier du taux réduit de la TVA strictement réservé aux spectacles vivants reposant sur la prestation d’artistes. En effet, les toreros ne sont pas considérés comme des artistes, dès lors que leurs prestations ne concourent pas à des représentations d’une œuvre de l’esprit. » Cette position a été réaffirmée à maintes reprises, tant par les ministres de la Culture et du Budget que par le Conseil d'État, qui a condamné l'entreprise en 2019 à rembourser 700 000 euros au fisc.

Et pourtant, Simon Casas a continué à appliquer le taux réduit à certains spectacles, notamment les corridas à cheval, entre 2019 et 2023 !

De plus un journaliste de Midi Libre a été convoqué par le SRPJ de Montpellier, après un article sur le sujet. Interrogé sur l'origine de ses informations, il dénonce une atteinte au secret des sources et à la liberté de la presse. C'est entouré de ses collègues, qu'il s'est rendu à sa convocation « pour que les journalistes puissent continuer à travailler en toute tranquillité ». Quand il s'agit de corrida, même les principes fondamentaux vacillent.

Enfin, on apprend par plusieurs journaux que des places de corrida sont offertes à la juridiction gardoise par la municipalité nîmoise. Selon Le Parisien, « des invitations que le code de déontologie de la magistrature n'autorise pas en théorie à accepter mais que le plus haut magistrat du ressort de la cour d'appel a pourtant honorées. »

L'enquête judiciaire en cours permettra certainement d'aller plus loin.