En 2017, Jean-René Etchegaray, président de l'Union des villes taurines de France, intervient auprès du président de la République afin que « la tauromachie bénéficie enfin de son statut de spectacle vivant inscrit au patrimoine culturel immatériel français (PCI) depuis 2011 ». Il demande en outre que le ministère de la Culture « confirme » l'inscription de la tauromachie au PCI en daignant publier la fiche d’inventaire « corrida » sur son site.
En 2018, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, répond à l'Alliance Anticorrida qu’elle ne « souhaite pas revenir sur l'abrogation, par décision ministérielle et judiciaire, de cette inscription » et que « la publication de la fiche relative à la corrida à l'Inventaire national du Patrimoine culturel immatériel n'est pas à l'ordre du jour ».
Encore un camouflet pour les aficionados désormais pris à leur propre piège : les spectacles taurins ne bénéficieront pas du taux réduit de la TVA tant attendu, et le dossier qu'ils pensaient présenter à l'Unesco, faisant de cette inscription un préalable, restera au fond d'un tiroir.
- 22 avril 2011 :
on apprend que la tauromachie aurait été classée au patrimoine culturel immatériel de la France !
- 12 mai 2011 :
Pierre Lungheretti, conseiller de Frédéric Mitterrand, nous affirme, au cours d'un entretien privé : « Cette inscription n’est en aucun cas une décision politique. Il ne s’agit pas d’une labellisation dont pourraient se prévaloir les promoteurs des corridas, c’est un recensement sans valeur qui n'ouvre droit à aucune subvention. » Mais les promoteurs de corrida n'ont eu de cesse de mentir, prétendant que la corrida était devenue un « bien culturel » !
L'Alliance Anticorrida s'est alors associée à six grands mouvements de protection animale pour publier une lettre ouverte au ministre dans Le Monde et les membres d'honneur de l'association lui ont fait parvenir une demande d'annulation du classement. Particuliers et autres mouvements de protection animale ont réagi en masse, par mail, courrier, téléphone et sur le terrain !
- 22 septembre 2011 :
le ministre assure l'Alliance Anticorrida que l’inscription ne constitue en rien une reconnaissance, une promotion, une mise en valeur ou une protection juridique. C'est un « classement qui n’ouvre droit à aucun concours financier ou subvention et qui reste sans influence sur la législation ». Mais surtout « cette inscription ne constitue pas la première étape d'une procédure d'inscription au patrimoine culturel de l'humanité que le Gouvernement n'entend pas soutenir à l'Unesco.» !
- 5 janvier 2012 :
interrogé sur le courrier par l'AFP, le ministre précise « La tauromachie est bien inscrite à l'inventaire du patrimoine immatériel de la France... mais pas au patrimoine » !
- 30 août 2012 :
Aurélie Filipetti, ministre de la Culture nous confirme les propos de son prédécesseur
- 3 juin 2014 :
le tribunal administratif de Paris rejette le recours de l'Alliance Anticorrida, malgré le fait que la mention de la corrida à l'inventaire et la fiche y afférent avaient purement et simplement disparu du site du ministère ! Une façon, pour l'État, de ne pas procéder à une désinscription, évitant ainsi de perdre la face devant les remous provoqués depuis 2011 par toute la protection animale et de nombreux élus. Chaque courrier, appel, mail, action - petite ou grande - aura été prise en compte.
- 1erjuin 2015 :
constatant cette disparition, les juges de la Cour administrative d'appel de Paris ont estimé que « la décision d'inscription de la corrida à l'inventaire du patrimoine immatériel de la France doit être regardée comme ayant été abrogée ». Le tribunal n'a donc pas été en mesure de statuer, et a rejeté les conclusions présentées par les associations anti-corrida et pro-corrida.
Mais le danger menace : certaines villes, comme Nîmes, veulent contourner l’obstacle en utilisant la Romanité pour promouvoir la tauromachie jusque dans le sein de l’Unesco. Une pétition est en ligne et nous appelons chaque citoyen à la signer pour éviter que la corrida ne s’étende, alors qu’elle est en train d’agoniser…
Signer la pétition