Alliance Anticorrida

Abolissons la corrida !

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la corrida en trois actes

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La corrida, rite sanglant réprouvé par 81 % des Français, consiste à torturer six taureaux durant un quart d’heure chacun. En premier lieu, le picador enfonce une lance (jusqu’à trente centimètres de profondeur) et fouille la plaie, afin de cisailler le ligament de la nuque et contraindre l’animal à baisser la tête. Il ouvre ensuite la blessure en y plantant six harpons de sept centimètres : les banderilles.

L’animal est enfin mis à mort, au mieux d’un coup d’épée, mais c’est rarissime. Une épée plus courte et un poignard sont alors nécessaires pour porter les coups ultimes.

Affaiblir le taureau...

L’afeitado consiste à scier 5 à 10 cm de corne, à repousser la matière innervée vers la racine et à refaire la pointe. Le taureau piégé va subir cette mutilation durant 25 minutes. Raccourcir ses cornes revient à lui ôter toute perception spatiale et à le diminuer psychologiquement.

Une mutilation légalement pratiquée lors des corridas dites de « bienfaisance » au profit d’associations caritatives comme Trisomie 21, AIDES, Chrysalide, Sang pour sang, Sésame autisme, La Croix-Rouge, Ciel ou La Clé. Elle est censée réduire les risques encourus par les toreros qui se produiraient à titre gracieux.

Nourris aux aliments composés, les animaux évoluent dans des espaces de plus en plus réduits et manquent de qualité musculaire. Beaucoup s’agenouillent dès l'entrée en piste. Des sédatifs leur sont parfois administrés pour dissimuler des boiteries ou les calmer et des autopsies attestent qu’une proportion significative est frappée de maladies invalidantes. Comment oser, dès lors, parler de combat ?

Subventions, séduction et duperie

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La tauromachie s’infiltre dans les établissements scolaires et dans les hôpitaux. Des toreros offrent à de jeunes malades un spectacle sans effusion de sang, ce qui amène insidieusement les enfants à banaliser, voire apprécier la cruauté. Certains vont jusqu’à évoquer « ces taureaux que l’on ne tue pas » lors de corridas portugaises. Or, ces taureaux-là sont systématiquement trépanés, au pistolet d'abattage, dès leur retour au toril, loin des regards des spectateurs qui croient que le taureau aura la vie sauve !

Aucun argument ne résiste à un examen objectif. Importée d’Espagne il y a 170 ans, la corrida ne fait nullement partie de nos traditions. Il faut être muni d’un dictionnaire pour en décoder le langage ! L’argument économique ne tient pas : justifier la cruauté par l’argent reviendrait à remettre en cause l’essentiel d’une nation qui se prétend civilisée. Quant à l'aspect culturel, les noms de Victor Hugo, Courteline et Malraux, farouches opposants à la corrida, rayonnent au moins autant que ceux de Goya, Picasso ou Hemingway.

Les chevaux de picador

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Le cheval de picador a un œil bandé (parfois les deux, malgré l’interdiction) de façon à être soumis aux ordres de son cavalier et ignorer la présence du taureau dont la vue ne manquerait pas de le terroriser. Des sédatifs leur sont fréquemment administrés avant le début de la manifestation.

Le caparaçon, protection du cheval de picador, est utilisé depuis 1928. Son poids avoisine 25 kg. Malgré ce, lorsque le cheval tombe sous la charge du taureau et le poids du caparaçon il expose aux cornes plusieurs parties de son corps, vulnérables, car elles ne sont pas protégées la tête, le cou, les pattes et surtout la partie du ventre laissée à nu pour pouvoir être éperonnée par le picador.

Il s’ensuit de graves blessures provoquant une sortie des intestins.

Les chevaux toreros

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Utilisés au cours des corridas équestres, les chevaux toreros, eux, ne bénéficient, d’aucune protection. Il leur arrive d’être grièvement blessés. Mais c’est pendant le dressage de quatre ans que se produisent les multiples accidents d’où le plus grand nombre ressort « cassé » (terme employé par les cavaliers).

Ces chevaux-là doivent faire preuve d’une maîtrise totale car ils évoluent très près du taureau. Contraints d’effectuer tous les jours des pirouettes au cours desquelles le pied vrille, ils peuvent se retrouver brisés sous leur propre poids et celui du cavalier.

Paula Loïs, présidente de l’association Cheval aujourd'hui décédée, évoque leur pitoyable existence : « En 1998, j’ai recueilli Pueblo, 33 ans couvert de pointes de feu. C’est le traitement réservé aux excellents chevaux afin de les prolonger. J’ai mis plusieurs jours avant de pouvoir l’approcher pour le soigner tant il était terrorisé. Il était couvert de gale et devenait aveugle. Lorsque ces chevaux-là ne peuvent plus servir, on s’en débarrasse au prix de la viande et ils finissent à l’équarrissage. »

Pas de retraite pour ces chevaux !

Luc Jalabert, organisateur de corridas équestres, reconnaît : « Il y a tellement de difficultés qu’il faut d’abord avoir toute l’année une écurie, la préparer en permanence, avec tous les accidents qui peuvent arriver. En 1982, j’avais des chevaux fabuleux, en 1983, accidents, fractures, je n’en avais plus. Tous mes chevaux massacrés ! »

Le 29 avril 2012, à Séville, Xelim, cheval de Rui Fernandes, éventré par les cornes du deuxième taureau, a dû être euthanasié... Pendant ce temps-là, le torero avait changé de monture pour continuer son sale boulot. !