En avril 2015, une vidéo, tournée par L214 dans l’abattoir d’Alès, mettait en exergue de nombreuses infractions et d'actes de cruauté sur animaux. On y voit un cheval, frappé avec un bâton, recevant des coups de poing sur la tête pour le faire avancer, des porcs vivants après leur gazage et des veaux égorgés rituellement sans être correctement maintenus.
Des pratiques « courantes » dans la majorité des abattoirs, affirme Vincent Carlier, vétérinaire à l'École de Maisons-Alfort... Des animaux ont donc été découpés vivants et on a même vu des chevaux reprendre conscience, alors que les textes prévoient que « toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort et des opérations annexes ».
Comment ne pas faire le lien avec la dérogation européenne accordée dans le cadre des abattages rituels, accroissant, de facto, la souffrance des animaux ?
En première instance, le 8 avril 2019, seul le directeur a été jugé, par le tribunal de police et n'a écopé que de trois amendes de 400 euros chacune, au motif que les images n'avaient pu être datées. Or, grâce aux boucles, aux particularités des animaux ou à la présence des personnels, il aurait été aisé d'en prouver l'origine...
L'Alliance Anticorrida a interjeté appel de cette décision le 18 juin 2020, devant la cour d'appel de Nîmes.
Comme il fallait s'y attendre l'association a été déboutée !
« Découper des animaux vivants ne relève que de la défaillance matérielle ou la formation insuffisante du personnel et non d'un quelconque acte de cruauté » déclare Claire Starozinski, présidente de l'Alliance Anticorrida, qui déplore « une décision de justice qui envoie un message d'impunité dévastateur à ceux qui maltraitent les bêtes d'abattoirs... »
#abattoir d'Alès : constitution de partie civile de l'#Alliance @Anticorrida irrecevable. « Découper des animaux vivants ne relève que de la défaillance matérielle ou la formation insuffisante du personnel et non d'un quelconque acte de cruauté...» déclare @cl_starozinski écœurée pic.x.com/r8vZpM0rGY
— Alliance Anticorrida (@Anticorrida) November 19, 2020
400 € d'amende pour des animaux découpés vivants à l'abattoir d'#Alès ! Devant la cour d'appel de @nimes, @cl_starozinski présidente de l’Alliance @Anticorrida et partie civile déplore «une décision qui envoie un message d'impunité dévastateur à ceux qui maltraitent les bêtes» pic.x.com/qq2kUfoqPo
— Alliance Anticorrida (@Anticorrida) June 18, 2020
En 2015, l'Alliance Anticorrida, l'Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs et la SPA du Pays d'Arles ont rendu public un manifeste signé par quatre-vingt-dix personnalités du monde du spectacle, de la Culture, de la Télévision, des Affaires et de la Recherche ainsi que des élus. Il s'agissait de demander la création d'une Commission d'enquête parlementaire sur les méthodes d'abattage dans les abattoirs français.
À la suite de quoi en 2016, les députés avaient rendu un rapport de 65 propositions assorti d’une proposition de loi visant à accroître le contrôle et les sanctions dans les abattoirs avec un article phare : « La présence de caméras au poste de mise à mort des animaux. » En 2018, le texte était rejetée par la majorité des élus !
Cette terrible affaire est déjà oubliée mais, pour les bêtes d'abattoirs, l'enfer se poursuit...