Le 1er avril 2015, une proposition de loi visant à interdire l’accès aux corridas aux moins de quatorze ans a été présentée par Laurence Abeille, en lien avec l'Alliance Anticorrida, à l'Assemblée nationale, au cours d'une conférence de presse soutenue par les nombreux membres d'honneur de l'Alliance Anticorrida : Geneviève de Fontenay, Mylène Demongeot, Irène Frain, Mgr Gaillot, Henry-Jean Servat, Stone, Jean-Pierre Jeunet, Jacques Julliard, Corinne Touzet, Yves Duteil et Éric Serra.
Le vote de cette loi marquerait la fin d'une incohérence, explique le Dr Jean-Paul Richier, psychiatre. Puisqu'on interdit les films et les jeux de violence aux plus jeunes, à quoi sert-il de les protéger de la violence fictive si on les laisse regarder une violence réelle, et parfois plus traumatisante, comme l'attestent les témoignages de spectateurs choqués par ces exécutions chorégraphiées ?
Selon Jean-Pierre Marguenaud (à droite) professeur de droit à Limoges, une évolution est inéluctable. Ce spécialiste des Droits de l'homme (qui intègrent les droits de l'enfant) fait allusion aux directives européennes édictant une protection renforcée. La France sera donc, à ses yeux, contrainte de s'adapter. « En janvier 2016, le Comité des Droits de l'Enfant, organe de l’ONU a explicitement recommandé à la France d’interdire l’accès des mineurs aux spectacles de tauromachie ou apparentés. Pourtant, de nombreuses villes dites "taurines" organisent des "ateliers tauromachiques", des journées entières dédiées à la découverte de la corrida, et offrent aux moins de 12 ans la gratuité des spectacles tauromachiques ».
« On ne peut imposer comme modèle culturel les atrocités subies par les taureaux de corrida » martèle Jean-François Courreau, professeur de zootechnie (à gauche) qui s'exprime au nom du COVAC, collectif de deux mille vétérinaires opposés à la corrida. Il rappelle que ces animaux ont été sélectionnées pour leur capacité à se défendre et non à attaquer. « Les enfants peuvent comprendre que lorsque la douleur est trop forte, non maîtrisable et irréversible, l'euthanasie peut être la moins mauvaise des solutions. Mais, ils ne comprendront pas que des souffrances soient volontairement infligées en prélude à une mise à mort froidement programmée. Leur imposer cette exhibition et la leur présenter comme un sport ou une culture est une forme de maltraitance à leur égard. »
L'opinion générale est largement acquise à cette idée. Claire Starozinski, présidente de l'Alliance Anticorrida, le confirme en livrant les résultats d'un sondage IFOP/Alliance Anticorrida
Les députés de tout bord doivent maintenant cosigner une proposition de loi dans ce sens pour qu'elle soit discutée et adoptée. Chaque citoyen peut participer en allant à la rencontre du député de sa circonscription.