Le 14 février, Jean-Pierre Rico, maire de Pérols, annonce, sans aucune concertation avec les habitants, le retour de la tauromachie espagnole, après 21 ans d'interruption !
Un an avant il avait confié à Hérault tribune : « Dans les arènes de Pérols, il n’y a pas de corridas; on ne tue pas de toros. Nous perpétuons la tradition camarguaise, que l’on adule. »
De nombreux citoyens ont fait part de leur désapprobation à l’Alliance Anticorrida, soulignant que Pérols a une tradition camarguaise mais pas une tradition espagnole. Une mobilisation qui a conduit l'association à entreprendre plusieurs actions.
Le 03 mars, l’Alliance Anticorrida a fait parvenir au maire un courrier l'enjoignant de lui communiquer les délibérations autorisant la tenue d'une corrida et le montant de la subvention octroyée au Club taurin organisateur. Le 27 mars, nouvelle demande au maire, faisant usage de son pouvoir de police, d’interdire la corrida du 15 juillet 2023, à raison de l’interruption de la corrida à Pérols. Sans aucune réponse.
Après ces étapes préliminaires, l'Alliance Anticorrida a introduit un recours en annulation accompagné d'une requête visant la suspension de la novillada, prévue le 15 juillet, devant le tribunal administratif de Montpellier.
À l’audience, l’Alliance Anticorrida a fait la preuve que la tradition taurine espagnole était interrompue depuis 21 ans et que les Péroliens ne voulaient plus de corrida dans leur commune.
Le 16 mai, le juge a rendu sa décision « L’organisation d’une novillada, qu'elle se conclue ou pas par une mise à mort du ou des taureaux, doit être regardée comme constituant un mauvais traitement volontaire envers des animaux pénalement réprimée par l’article 521-1 du code pénal, sauf lorsqu'existe une tradition locale ininterrompue de courses taurines. Lorsque cette tradition n'est pas établie, l'organisation de ce type de manifestations sur le territoire d'une commune est interdite. »
La rumeur selon laquelle le maire braverait le jugement n'a cessé d'enfler jusqu'au 15 juillet. Le jour J, dans des arènes aux trois quarts vides, malgré la gratuité du spectacle, aucune goutte de sang n'a été versée. La décision de justice rendue le 16 mai a été respectée. Preuve en images pour l'Alliance Anticorrida. Merci infiniment aux Péroliens Jean-Claude, et Clémence pour les photographies et les vidéos.
Nous avons une gagné une bataille, mais nous n'avons pas encore gagné la guerre. L'affaire n'est pas jugée sur le fond puisque la novillada a été suspendue. Au grand dam du maire Rico qui ne s’attendait pas à subir un tel camouflet judiciaire, et médiatique !
Rendez-vous au tribunal dans quelques mois ou quelques années, selon le calendrier judicaire. En attendant, aucune corrida ne pourra être organisée à Pérols. Olé !
Belle victoire pour l’Alliance @Anticorrida qui a attaqué la délibération autorisant la reprise des corridas à Pérols. Le juge administratif nous a entendus et suspend la délibération jusqu'à ce que l'affaire soit jugée sur le fond, ce qui peut prendre un certain temps... pic.twitter.com/KBLGFASsIR
— Alliance Anticorrida (@Anticorrida) May 16, 2023