Marseille n’a pas connu de corridas depuis 1962. En 1996, Arte y toros est sur le point d’organiser un spectacle taurin. En l’état du flou des articles parus, l’Alliance Anticorrida ne peut demander l’interdiction sans risquer d’être déboutée. Elle sollicite alors la désignation d’un huissier pour constater la nature de la manifestation. Le spectacle, manifestement modifié à la dernière minute, fut une capea sur deux taurillons d’une telle faiblesse que les jeunes tortionnaires durent les relever à plusieurs reprises, en les tenant par les cornes.
Équipés de banderilles et de piques à leur entrée dans l’arène, les apprentis toreros avaient revêtu l’habit de lumière. L'emploi d'une procédure officielle a éveillé les soupçons dans une ville où un spectacle sanglant serait passible de sanction pénale.
Deux ans plus tard, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, écrivait à Claire Starozinski et Andy Salviano, présidente de la SPA Marseille-Provence : « La ville n’a pour le moment été saisie d’aucune demande de manifestation de ce type. Elle saura, lorsque l’occasion se présentera, prendre ses responsabilités et opposer un refus à ce genre de demande. Marseille n'a pas de tradition taurine et nous ne la revendiquons pas. »
En 2006, à l'occasion des Journées de la SPA Marseille-Provence, Danielle Servant, représentante du maire, assurait à l'auditoire qu’il n’y aurait aucune corrida à Marseille et qu’un arrêté serait pris pour interdire toute velléité taurine.
Photo : Andy Salviano et Claire Starozinski