Du 6 au 17 janvier 2016, des classes entières, dont des maternelles, ont été conviées à l'exposition « Tauromachies universelles », dont le seul objet est la promotion de la tauromachie avec des scènes d'une violence rare...
La bande-annonce du film donne à voir un torero et un taureau ensanglanté bardé de banderilles, une mise à mort en gros plan, un homme qui se fait soulever par un taureau la corne dans la bouche, un picador qui fouille la plaie, etc. À voir sur youtube.com.
Le commentateur n’est autre qu'André Viard, président de l'Observatoire national des cultures taurines, et l'un des promoteurs de la manifestation est la ville de Nîmes, qui se félicite en ces termes : « On a sondé un peu les établissements scolaires pour la diffusion du film et ils étaient enchantés. Une école entière viendra et d'autres classes seront aussi à Carré d'Art pour voir l'expo et le film ».
Une enseignante, qui a demandé si le contenu était adapté aux enfants, a été qualifiée « d'anti-taurine obtuse qui refuse de connaître l'Histoire » par M. Viard, qui a fait pression sur sa directrice, affirmant qu'il était interdit de diffuser les photos qu'elle avait prises et qu'elle en serait tenue pour responsable ! Or ces photos sont celles d'une exposition publique !
Le chef de cabinet du ministre de l'Éducation nationale avait affirmé à Claire Starozinski, au cours d'un entretien privé, le 12 février 2008 : « Il n'est pas dans le rôle de l'Éducation nationale d'assurer la promotion d'un spectacle dans les établissements scolaires et encore moins quand il s'agit de la corrida ».
L'Alliance Anticorrida a donc demandé au recteur de rappeler aux chefs d'établissement la directive du ministère, et de les enjoindre à décliner l'invitation à cette exposition. Le seul objet de cette manifestation est en effet de banaliser la souffrance humaine et animale aux yeux de jeunes enfants, pour pouvoir continuer à remplir les arènes...
Une vidéo, déposée sur Youtube, montrait un enfant de sept ans mimer avec force objets et réalisme les sévices exercés sur les taureaux de corrida. En janvier, nous en avions informé les milliers d'internautes inscrits à notre newsletter en leur donnant la possibilité de dénoncer cette vidéo pour en obtenir le retrait.
Ils ont réagi et, grâce à eux, la vidéo a été retirée.
Le professeur Montagner nous avait donné son avis...
[...] « Dans cette situation, l’enfant n’est pas soumis au programme d’un jeu électronique ou d’un ordinateur. C’est lui, et personne d’autre qui manipule les objets réels qui permettent de transpercer les figurines. Il est alors acteur de ce qu’il choisit de faire ou de ce qu’un tiers lui demande ou lui impose de faire.Symboliquement, c’est lui qui, manuellement et par son geste, plante la pique, les banderilles et porte l’estocade en transperçant la figurine. Objectivement, ses gestes sont homologues ou analogues aux gestes des picadors et/ou du matador pour blesser et/ou tuer le taureau dans l’arène. Un enfant piqueur et exécuteur des figurines symboliques a ainsi la possibilité de s’identifier au torero puisqu’il reproduit ou imite sa gestuelle... ».